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L'amour en canne à sucre teintée de sang

Notre nouveau roman L'amour en canne à sucre teintée de sang - Au nom de mes ancêtres de Aurore Holmes est proposé par les librairies en ligne pour vos commandes.

Il sera listé vers le 15/12/2023 dans toutes les librairies du monde en lien avec le diffuseur et distributeur HACHETTE.


L'amour en canne à sucre teintée de sang

Le roman


Le roman présente deux personnages principaux aux caractères forts, implantés dans une continuité de leurs ascendances et que tout semble opposer. Ils ne sont pas épargnés par les représentations communautaires traversant les Antilles et relatives à l’histoire particulière, complexe et tragique de celles-ci. L’un portant une culpabilité passive et l’autre une accusation permanente d’un passé d’esclavage de certains de ses ancêtres. Ils sont tragiquement unis par leurs histoires, leurs tragédies générationnelles et par leurs recherches d’une porte de sortie du labyrinthe dans lequel et pour chacun d’eux, leurs naissances les a enfermés. En arrière-plan, un paysage insulaire idyllique traversé par des fantômes dont certains n’ont jamais eu de réalité.


Jean-Baptiste Haudeville, dans l’intrépidité de sa jeunesse décide de commettre l’irréparable : laver l’honneur de son ancêtre esclave assassiné… Il se souvient des récits et des cérémonies annuelles de son père et de ses peurs d’enfant… Tiraillé entre ses ambitions, les secrets sur les origines de sa mère, superbe mulâtresse au teint doré et son ancrage dans les évènements tragiques du passé, ira-t-il jusqu’au bout de ses sinistres desseins ?




Vous pouvez commander sur toutes les librairies en ligne fnac.combabelio.comCultura.comdecitre.fr...



Voici le début du roman :


"Charles était plongé dans un article sur la concurrence des rhums de la Caraïbe. Quelle concurrence ? se dit-il en haussant un sourcil. Celui de Martinique était réputé pour sa qualité hautement supérieure. C’était indiscutable ! Son parfum agricole dominait largement tous les autres. Senteurs de cannes fraîches distillées dans les hautes colonnes cuivrées par de vieux gestes mille fois répétés, mille fois améliorés. Réglages affinés des machines sur plusieurs siècles. Lente réduction dans l’eau pure des montagnes… Comment les îles voisines pouvaient-elles prétendre rivaliser avec ce nectar des Dieux façonné par tant de passion et tant de souffrance aussi ? Comment ces îles pouvaient-elles espérer tutoyer la perfection martiniquaise, elles qui se contentaient de faire parler la mélasse plutôt que le jus ? Ce n’était pas pour rien que nos rhums gagnaient toutes les médailles d’or à chaque concours international. Ce n’était pas pour rien qu’ils étaient les seuls à être reconnus “d'Appellation d’Origine Contrôlée”. Une distinction qui sanctionnait leur supériorité officielle sur tous les autres rhums du monde… Les pensées de Charles vagabondaient dans les vapeurs sucrées quand un bruit métallique vint le sortir de sa torpeur. Des coups répétés retentissaient sur le portail d’entrée. Il interrompit sa lecture et releva la tête :

  • Tu attends quelqu’un, Charles ? demanda Anna, d’une voix traînante et légèrement agacée.

  • Exact, pas une, mais deux personnes, répondit-il en redressant sa longue silhouette hors du fauteuil acajou de la terrasse.

Les coups devinrent impatients.

  • On arrive, on arrive, répéta Charles d’un ton presque chantant tout en faisant glisser le portail.

  • Bonjour Monsieur…

  • Ah ! Vous venez pour réparer la sonnette ? Avec toutes ces pluies, l’eau a dû s’introduire…

  • Non, pas du tout… Je viens pour l’annonce. Vous recherchez bien un chauffeur ?

Quelques secondes suffirent à Charles pour jauger la personnalité de son visiteur. Un garçon plein d’aplomb au tempérament impétueux, pensa-t-il.

  • Ah ! Oui, bien sûr, venez.

Le jeune homme suivit Charles, calquant ses pas sur les longues enjambées de celui qui, peut-être, allait devenir son maître. Non. Pas maître, ce mot lui écorchait les oreilles. Son employeur, plutôt. Il avançait, impressionné par cette immense allée aux larges dalles traversant des pelouses fraîchement tondues. Le jeune homme était grand, sculpté dans un corps de félin dont la démarche semblait flotter au-dessus du sol. Une grâce de panthère. Il marchait sans dire un mot, l'œil scrutant discrètement les alentours. Les jardins étaient soignés et composaient un espace gracieux aux belles proportions architecturales. Arbres taillés, bosquets fleuris, cuves en fonte couvertes de nénuphars… Ils déambulaient dans un tableau chatoyant et humide. Une pluie fine déposait sa couche brillante sur le sol et formait des rigoles sinueuses de chaque côté de l’allée. L’eau s’infiltrait jusque dans son épaisse chevelure brune, chatouillant sa nuque dégagée la veille par son frère aîné qui s’improvisait coiffeur, à ses temps perdus.

A quelques mètres d’eux, s’éloignait une silhouette harmonieuse. Une femme aux longs cheveux noirs étirait gracieusement ses bras comme pour appeler des averses plus généreuses. Elle dansait pieds nus sous l’ondée.

Le rire de Charles retentit, alors qu’ils atteignaient le seuil de la maison.

  • Ma femme adore la pluie. C’est une artiste…

Une artiste exubérante, dont l’esprit absolu de liberté transpirait de ses moindres gestes, si loin des clichés auxquels pouvait s’attendre le jeune homme. Ici, le climat conservateur hérité de l’Ancien Régime aurait dû pleinement dominer les lieux. On était chez les « de Holland » tout de même !"


Synopsis


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